Sans bouger.
Il n'y a que mon souffle pour rompre ce silence. Tout est immobile, l'espace est animé pas les clignements de mes cils. Embrumé par mes larmes.
Solitude. Tu sais, je voudrais pouvoir me confier à quelqu'un, me dire que j'ai de l'importance pour au moins une personne. Croire que j'existe pour quelqu'un d'autre que moi-même. Mais non.
Je me sens si pathétique. Il y a tant d'hommes qui ont de véritables raisons pour pleurer. J'ai l'impression d'être une gamine pourrie gâtée qui a oublié qu'il y a des gens plus à plaindre qu'elle.
Je suis cette gamine, qui ne croit plus en rien. On me demande d'avancer, d'être heureuse. Pourtant je sais au fond de moi que tant que je ne serai pas avec toi, je ne serai jamais moi. J'ai trop peu confiance en moi pour me sentir exister sans les autres. J'ai besoin d'un miroir, de toi, de n'importe qui, qui soit là pour me dire qui je suis.
Souvent on me prend pour une fille forte et ambitieuse. Quelle incroyable mensonge. Le pire, c'est que je finirai presque par y croire moi-même. Toi-même tu me prends pour une fille géniale, une fille qui a peur de rien. Tu te reposes sur moi en me racontant peu à peu tes problèmes mais... Sais tu que j'en ai aussi ?
Non en fait tu sais quel est le problème ? C'est que ces problèmes, c'est moi qui les crées. Je n'ai aucun justificatif, aucun mot d'excuse de la part de psychiatres, aucune histoire familiale suffisamment traumatisante ! Rien de tout ça.
Je ressens en plus le poids de la culpabilité : j'ai tout pour être normale, heureuse, et j'en suis pas capable.
J'ai juste besoin de toi, je crois.
Un jour, un déclic fera que tu te relèveras et regardera le ciel en te disant que finalement, tu veux bien essayer d'être heureuse.